Marianne VIOT
Promotion 2003/2004
Responsable évaluation et retour d’expérience, Médecins sans frontières (MSF-France), Paris
« J’ai toujours voulu travailler pour des organisations internationales ou des ONG! Je choisis la géographie à l‘université de Nanterre comme porte d’entrée ; et je m’oriente définitivement en géographie de la santé suite à deux expériences de terrain sur le recours aux soins au Bangladesh (santé reproductive, handicap). C’est là que je saisis mon intérêt de lier systématiquement la production de connaissances (sur un terrain, une question, une population donnée) et l’action menée par des professionnels de santé, des organisations internationales ou encore des services publics. Cet intérêt pour la recherche et l’action ne me quitte plus.
Après plusieurs années d’expérience de terrain en Asie, je suis recrutée en 2010 par Médecins sans frontières (MSF-France) avec une double casquette de coordinatrice de projets médico-opérationnels et de géographe de la santé. C’est une première pour l’organisation, plutôt habituée de travailler avec des épidémiologistes et plus sporadiquement des anthropologues-médicaux. Pendant deux années, je réalise des missions de recherche et d’évaluation (Mali, Guinée, RDC, etc) toujours en lien avec les équipes de terrain, des épidémiologistes et des partenaires locaux.
Fin 2012, je rejoins l’équipe des géographes de la santé de l’université de Nanterre. En tant que chargée de recherche pour le projet DéCLIC (Réduire les Inégalités d’accès au Dépistage des Cancers au niveau Local: le partenariat chercheurs-décideurs-acteurs comme levier d’action), je me confronte en théorie et en pratique aux enjeux de la production de connaissances pour l’action et la décision en m’appuyant sur les projets tutorés réalisés dans le Master “Territoires, Villes et Santé”.
Ces enjeux de production de connaissances sont le socle de la mission qui m’est aujourd’hui confiée par Médecins sans frontières : comment coordonner un réseau interdisciplinaire d’évaluation et de retour d’expérience pour améliorer les pratiques de l’organisation et l’apprentissage de ses professionnels ?
La géographie de la santé telle qu’enseignée et pratiquée aujourd’hui dans le cadre du master TVS se révèle être une discipline complète, attractive et fort utile pour répondre à des questions sociétales complexes. L’apprentissage de méthodes de recherche mixtes (cartographie, statistiques, analyse d’entretiens), la proximité de la géographie avec d’autres disciplines (ethnographie, sociologie, démographie, épidémiologie, etc) et la connaissance empirique du terrain (observations, lien avec les acteurs locaux, etc) sont des éléments qui participent de la richesse de cette approche. »